Histoire de la ville

Les mémoires de la presqu’île de Rhuys

Grâce aux témoignages de Catherine Bigo, Yves Borius, Jean-Marie Zeller, Bertrand Archambeaud et Georges Gueguen, la commune de Sarzeau conserve et partage ces interviews et anedoctes précieuces de l’histoire de la Presqu’île de Rhuys des années 1950. Recherche d’Archives : Nathalie Rio et Isabelle Chanal Réalisation : Studio 4k


Exposition – doléances de 1789

A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine des 21 et 22 septembre et jusqu’au 15 novembre 2019 une exposition exceptionnelle est présentée au Jardin Lesage (17, rue Saint-Vincent)

« Cahier des plaintes & demandes de la Ville de Rhuis aux Etats-Généraux » du 30 mars 1789

 Le Grand débat lancé en France par le président de la République, Emmanuel Macron, et dont la première phase s’est achevée le 15 mars 2019, a amené l’Association pour la défense du patrimoine arzonnais (ASPA) à rechercher comment s’était déroulée dans la presqu’île de Rhuys la période de mars-avril 1789 marquée par la rédaction des cahiers de doléances.

Les recherches menées aux Archives départementales du Morbihan ont permis de trouver, sous la cote RB 2748, le « Cahier des plaintes & demandes de la Ville de Rhuis aux Etats-Généraux » en date du 30 mars 1789 (originaux à la municipalité de Landerneau).

exposition-doleances1789-sarzeauLe Quinio de Kerblay est nommé maire de Sarzeau (la Ville de Rhuis) en 1786 à l’âge de 31 ans. C’est un brillant orateur, qui s’exprime avec aisance et emphase. Dans l’après-midi du 30 mars 1789, il réunit, dans la mairie de Sarzeau, les membres du Tiers-Etat afin de procéder à l’élection de deux représentants pour la prochaine session des Etats de Bretagne, ainsi qu’à la rédaction d’un cahier de doléances. C’étaient les Sénéchaussées, instances administratives et judiciaires de l’ancien régime, qui avaient été désignées comme cadre à la rédaction des cahiers de doléances. La Sénéchaussée de Rhuys, appelée « Sénéchaussée de l’isle de Rhuis » avait son siège à Sarzeau et comprenait en 1789 quatre paroisses : Sarzeau (Sarzeau, Saint-Armel et Le Tour du Parc), Arzon, Saint-Gildas de Rhuys (avec Houat et Hoëdic) ainsi que l’île d’Arz. A la tête de la sénéchaussée, le gouverneur de Rhuys, le comte Joseph-René de Sérent, seigneur de Keralier, avait fondé une « Société patriotique bretonne » dont Joseph le Quinio de Kerblay était membre. Cette société était influencée par les idées philosophiques des lumières ; la rédaction du Cahier des plaintes en porte la marque. Selon toute vraisemblance, Joseph le Quinio de Kerblay en avait rédigé par avance les grandes lignes, voire des recommandations complètes. Le chanoine Danilo note en effet que les idées qui s’expriment dans ce Cahier ne sont pas celles des paysans et des marins, trop faiblement instruits pour prendre la parole, même si leurs préoccupations ont été en partie interprétées. « Il faut y chercher plutôt l’opinion d’un petit groupe de bourgeois qui régnait déjà sur la vie communale et qui portait ses regards sur du côté de Rennes ou du même de Paris. Leur chef de file était Joseph le Quinio de Kerblay».

L’apport le plus novateur du Cahier des Plaintes porte sur des domaines de l’éducation et de l’assistance sociale : Les enfants des pauvres seront nourris et instruits gratuitement… Ils apprendront un métier et grâce à ce moyen, la mendicité sera réduite dès la première génération… Des établissements d’instruction seront créés pour les sages-femmes, des hôpitaux pour les vieillards, des collèges d’agriculture à la campagne, des collèges d’arts mécaniques dans les villes… des pareilles institutions pour les enfants de marins… Pour les filles, des collèges d’instruction publique… Grâce à une saine émulation, cette éducation nationale procurera des « sentiments d’honneur » attachés nécessairement à une existence laborieuse… Des lois pour obliger les parents pauvres de remettre leurs enfants dans des collèges…


Sept « Trêves »

La surface importante de la commune (6000 hectares) explique en partie son organisation en « trêves » (division de la paroisse en sous-ensembles, dirigés par un diacre tenant ses offices dans une chapelle propre à la trêve, le centre-bourg étant trop éloigné pour les habitants des villages périphériques). Si la pratique religieuse est moins forte que sous l’Ancien Régime ou au XIXe siècle, ces trêves continuent à exister dans l’inconscient collectif et les relations quotidiennes ; elles sont au nombre de sept :

  •     Saint-Saturnin (le bourg), cœur de la paroisse,
  •     Saint-Maur (villages de Brillac, du Logeo, de Kerassel…),
  •     Saint-Martin (villages du Ruault, Saint-Martin, Fournevay…),
  •     Saint-Colombier (villages de St Colombier, Kerhouët, Kerentrec’h…)
  •     Saint-Démètre (villages de Penvins, la Grée, Banastère…)
  •     Saint-Nicolas (villages de Kerguet, Suscinio, Bodérin…)
  •     Saint-Jacques (villages de Kerfontaine, Trévenaste, Kerignard, du Roaliguen…)

Lorsque Sarzeau devint une commune pendant la Révolution, son territoire comprenait en outre les trêves de Saint-Armel et Saint-Clair (Le Tour-du -parc), qui obtinrent leur indépendance au cours du XIXe siècle ; Brillac et Penvins tentèrent également de faire sécession, mais en vain. Il persiste encore aujourd’hui une distinction entre « gens du Golfe » (aod bihan = petite côte) et « gens de l’océan » (aod braz = grande côte) et les différents groupes de villages conservent en partie leur organisation propre, avec leur mairie annexe (Brillac et Penvins), leur école (autrefois Kerignard et Penvins, aujourd’hui encore St Colombier et Brillac), leurs célébrations religieuses occasionnelles (Notre-dame de la côte à la Grée-Penvins, chapelle St-Jacques à Trévenaste…), voire leur propre paroisse (accordée à Brillac en 1926), leurs commerces (St Jacques, Brillac), leurs propres fêtes (fête de la mer à St-Jacques, moules -partie à Brillac, fêtes médiévales de Suscinio…) et leur bureau de vote.

 

Le tourisme tend à rendre plus ténue cette organisation traditionnelle, tout comme il a contribué à rendre moins sensible (ou moins visible) les spécificités socio-professionnelles de ces groupes de villages : tandis que Sarzeau-bourg monopolisait le commerce et les fonctions publiques, St Jacques et le Logeo étaient surtout constitués de familles de marins, alors que St Colombier, Penvins et Kerguet demeuraient rurales.

 

Le canton de Sarzeau constitue la limite Sud de la partie bretonnante du diocèse de Vannes (=Bro Gwened). La pratique du breton a décliné au long du XXe siècle, et ce, en plusieurs étapes: d’abord à Arzon, St Gildas-de-Rhuys et au bourg de Sarzeau (années 1900-1930), puis sur les rives du Golfe (entre-deux-guerres), et enfin sur le littoral Sud-Est (années 1940-1970).

 

Aujourd’hui, Penvins, Banastère et Suscinio sont les derniers villages de la presqu’île où l’on trouve encore quelques rares personnes âgées à pratiquer la langue de leurs ancêtres. Ce recul du breton, plus précoce que dans les cantons de l’intérieur du Vannetais, s’explique par plusieurs facteurs : le remplacement systématique de cette langue au profit du français dans l’administration, l’interdiction du breton à l’école (fin XIXe siècle), l’acculturation plus rapide des marins à la nouvelle langue, la perception progressivement acceptée par les bretonnants que la langue de Paris incarnait la modernité et la vague du tourisme à partir de 1950. Néanmoins, l’existence d’une filière scolaire bilingue à Sarzeau depuis les années 1990, montre l’attachement d’une partie de la population à son identité et à sa culture, augurant peut-être un renouveau de la pratique du breton dans le canton.


exposition « chemins de la mémoire »

Des panneaux d’exposition de l’histoire de la Commune de Sarzeau ont été réalisés par le service Patrimoine et le service Communication depuis 2013.
Découvrez le passé de votre quartier au travers de ces présentations.

> Banastère

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> Brillac

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> Penvins

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> Sarzeau bourg

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> Saint-Jacques

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De nombreuses personnalités

Beaucoup d’artistes sont nés et ont vécu à Sarzeau. Nous pouvons citer :

 

Localisation

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